Le pont des Arts a inspiré la maison horlogère Van Cleef & Arpels pour concevoir une complication poétique sur sa pièce le Pont des Amoureux.
Le cadran de la montre représente le fameux pont parisien, et deux personnages qui marchent l’un vers l’autre. Selon la marque, ce sont deux amoureux “dont la promenade romantique marque le temps qui passe jusqu’au rendez-vous tant attendu”. Cette complication poétique est animée par un mouvement rétrograde et a été pensée spécialement pour les femmes.
Les Complications Poétiques
L’horlogerie a longtemps été un univers masculin, et la montre le seul accessoire joaillier qu’un homme pouvait porter. Les maisons horlogères se concentraient alors davantage sur les modèles homme, des modèles d’une grande précision proposant des complications. Les montres pour femmes étaient souvent des modèles à quartz déclinés à partir de ces derniers : avec un cadran plus petit et l’ajout de pierres précieuses.
Cependant, les femmes se sont de plus en plus intéressées aux montres mécaniques, à l’objet technique derrière le joli cadran, sans trouver de montres qui répondent à leurs nouvelles attentes. Et c’est en partant de ce constat que la maison Van Cleef & Arpels a présenté la collection Complications Poétiques en 2010.
Les montres de la collection associent mouvement horloger complexe, matériaux précieux et dessin original pour représenter le temps qui passe de façon poétique. Le modèle Pont des Amoureux en est le parfait exemple.
Le mouvement rétrograde
Le mouvement rétrograde permet aux aiguilles de la montre d’évoluer en arc de cercle, puis de revenir se placer à leur point de départ, pour recommencer le cycle. Ainsi, les deux personnages représentés sur le cadran de la montre avancent jusqu’à se rencontrer, à midi et à minuit, s’embrassent, puis se séparent à nouveau.
À droite, l’homme cache une rose dans son dos, qui indique les minutes. À gauche, la femme porte une ombrelle, qui indique les heures. Le départ simultané de ces deux personnages a représenté une réelle difficulté pour les équipes qui travaillaient sur le modèle. Tout comme leur baiser, avant que le mécanisme ne les libère. Défi relevé avec l’aide de Jean-Marc Wiederrecht, horloger-concepteur reconnu, qui a travaillé à partir d’un calibre Jaeger-LeCoultre.
Petit détail qui en dit long sur l’attention portée à la montre : le pas de la femme n’est pas régulier. En effet, elle marche plus vite pendant les dix dernières minutes avant l’heure du rendez-vous, comme si son approche la rendait plus pressée encore.
L’émail contre-jour
Le fond du cadran de la montre, qui représente des immeubles parisiens éclairés par le clair de lune, a été réalisé par une technique d’émail appelée “contre-jour”. Cette technique date du 16ème siècle et consiste à réaliser une peinture miniature à l’aide de plusieurs couches d’émail translucide, appliquées sur un fond d’émail opaque. Après plusieurs passages au feu, le blanc et le noir réagissent de manière à donner des nuances de gris. Ici, la palette de gris a été vitrifiée, donnant un effet de relief aux bâtiments peints.
Cette montre met une complication horlogère originale et une technique artistique traditionnelle au service d’un cadran unique : une nouvelle façon de représenter l’heure, avec une histoire. Une très belle pièce, comme il devrait y en avoir plus dans l’horlogerie féminine. Le modèle a d’ailleurs remporté le prix de la Montre Dame lors de la 10ème édition du Grand Prix d’Horlogerie de Genève, en novembre 2010.
Caractéristiques techniques
Boîtier : Or blanc
Diamètre : 38mm
Bracelet : cuir
Étanchéité : 20m
Réserve de marche : 39h
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