Les commandes insensées des grandes fortunes

C’est bien connu : la clientèle de luxe a des goûts… de luxe. Mais ce n’est pas qu’une formule ! Pénétrez avec nous dans les coulisses d’un business au train de vie quelque peu extravagant…

Un projet hors du commun

Ce n’est plus tellement un secret, mais les artisans horlogers de la maison Parmigiani Fleurier travaillent depuis plusieurs mois à la conception d’un projet hors du commun pour une grande fortune, vraisemblablement d’origine européenne. Un fait plutôt inhabituel, puisque ce type de commandes provient ordinairement de riches amateurs en provenance d’Asie ou du Moyen-Orient. Autre singularité à inscrire au tableau : ce riche collectionneur n’a pas spécifié de délais de livraison particuliers. Autant dire que nous avons affaire ici à l’exception qui confirme la règle, dans un secteur ou le client et son manque de patience sont rois.

Un défi à relever

Pour les projets spéciaux, Parmigiani Fleurier dispose d’un atelier de 9 personnes travaillant exclusivement à relever des défis de la sorte. Si la faisabilité théorique du projet semble se concrétiser, il est probable que cette pièce unique signée Parmigiani Fleurier dépassera les 6 millions de francs suisse, soit plus de 4 millions d’euros. Jean-Marc Jacot, CEO de Parmigiani Fleurier donne son point de vue en matière de développement : « Les clients ne sont souvent plus guère disposés à attendre des mois, voire des années pour s’offrir pareil objet. Ainsi, le plus souvent, nous devons prendre le risque de produire de telles pièces, d’assumer les années de développement et de réalisation avant de pouvoir les présenter et espérer trouver un client. »

Pourtant, ces commandes spéciales ne sont pas un phénomène nouveau puisque l’art horloger a toujours été soutenu historiquement par les grandes fortunes de ce monde, qui constituent l’élite des garde-temps haut de gamme personnalisés. Mais cette relation entre les marques les plus prestigieuses et les amateurs les plus fortunés n’est pas un long fleuve tranquille. Les marques peuvent en effet ne pas répondre favorablement à des commandes spéciales, ceci au moins pour deux raisons : ces commandes dégagent en général des marques moins importantes que les collections courantes. Par ailleurs, la discrétion absolue qui entoure ces projets ne favorisent pas spécialement la communication autour de la marque.