La maison Hatot se spécialise depuis son origine dans la haute joaillerie et la conception de montres de prestige. L’émotion intense qui se dégage des modèles Léon Hatot permettent aux femmes de renouer avec les sentiments les plus purs en matière de mouvement horloger…
Qui est réellement Léon Hatot ?
Léon Hatot, né en 1883 à Chatillon-sur-Seine fût élève de l’École d’Horlogerie de Besançon entre 1895 et 1898, puis élève de l’École des Beaux-Arts. En 1905, à l’âge de 22 ans, Léon Hatot s’installe à son compte à Besançon et se spécialise dans la gravure de boîtiers de montres. Il développe rapidement un atelier artisanal, composé d’une douzaine de compagnons, affectés à la fabrication de montres de haute qualité en métaux précieux et en joaillerie. Léon Hatot s’installe ensuite à Paris en 1911 et reprend la maison « Bredillard » et conserve en même temps son atelier de Besançon. On le considère à cette époque comme l’un des quelques créateurs de montres artistiques et de joaillerie des principales Maisons de la rue de la Paix.
Léon Hatot devient ainsi l’un des principaux fabricants de bijoux en France, et rejoint bientôt le membre du cercle des graveurs de haut niveau. A partir de 1920, Léon Hatot s’intéresse particulièrement à l’énergie électrique et décide de fonder une filiale destinée à la recherche et au développement des montres et pendules électriques à piles. Dans le même temps, l’ensemble des entreprise de Paris et de Besançon sont regroupées sous la même identité : « Société des Etablissements Léon Hatot ».
Remarqué par La France Horlogère, Léon Hatot est alors incorporé dans son Conseil de rédacteurs spéciaux avec la mention « Hatot Industriel et Artiste Bijoutier ». Pour assister Léon dans ses recherches sur l’horlogerie électrique, Marius Lavet le rejoint. Celui-ci est alors ingénieur des Arts et Métiers de l’Ecole Supérieur d’Electricité, et passionné par les applications de l’électricité à l’horlogerie.
A partir de 1923, la production d’horloges ATO connaissent un succès sans précédent dès leur apparition sur le marché. Léon Hatot remporte en 1925 un Grand Prix à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs, grâce à une gamme complète de pendules électriques. Les modèles sont parés de marbre ou de métal chromé, logés dans des cabinets en marqueterie de bois précieux. 1928 correspond à l’installation de l’atelier de la marque rue du Faubourg Saint Honoré à Paris.
L’opiniâtreté de Léon Hatot lui permet de doter progressivement ses instruments de transistors, un instrument de perfectionnement capital dans le domaine de l’horlogerie électrique. Les premiers brevets sont déposés le 16 septembre 1953. Léon Hatot décède en 1953 à l’âge de 70 ans, laissant derrière lui une vie débordante d’activité.
La crise du quartz et le rachat par le groupe Swatch
Nous sommes en 1967. La branche d’horlogerie électrique de la Maison Lepaute est acquise et exploitée en complément des productions ATO. La concurrence des pays du Sud Est Asiatique contraint cependant la Société Hatot à se désengager de sa branche industrielle pour ne conserver que la vente des montres de qualité et la production de pendules à pile ou sur secteur. Ceux-ci furent exploités quelques temps sous les marques “ATO-LEPAUTE” et “ATO-PAUL GARNIER”.
C’est une période de déclin pour la production d’horloges électromécaniques, en même temps que le développement du quartz. Le 1er mai 1989, alors que le savoir-faire de la maison Léon Hatot tent à disparaître, l’ensemble du stock de montres et de joaillerie Léon Hatot est vendu aux enchères publiques par Christie’s à Genève. Le stock était jusqu’alors conservé dans un coffre de banque qui n’avait manifestement pas bougé depuis la déclaration de guerre de 1939 ! L’estimation des pièces vendues voient alors leur valeur multipliée par trois.
En 2000, le groupe Swatch rachète aux enchères la marque et revitalise l’esprit haut de gamme de Léon Hatot. Un réseau de boutiques est alors ouverte à travers le monde, y compris en Suisse à Genève. La crise du secteur de la bijouterie aux alentours de 2009 n’altère pas réellement les activités de Léon Hatot, selon les dires de Béatrice Howald, porte-parole de Swatch Group qui déclare : « La fabrication des produits reste réalisée essentiellement par DYB (ndlr: à Corcelles-Cormondrèche, en face du siège de Léon Hatot) et le réseau de boutiques poursuit ses activités tout à fait normalement.»