L’annonce du rachat de la marque Corum par le groupe chinois Haidan a surpris tout le monde, mais le directeur général Antonio Calce se veut rassurant et confiant dans l’avenir…
Une transition en douceur ou presque…
Le communiqué officiel est tombé la veille du salon Baselworld 2013, le 24 avril à 9h du matin. Bruits de couloirs, rumeurs dans les coulisses du salon Baselworld. Antonio Calce avait visiblement tout prévu : « Ce genre de transaction ne se fait pas en quelques semaines, je m’étais fixé comme date butoir Bâle pour définitivement clarifier la situation de la marque ». Concrètement, le communiqué officiel de la transaction disait ceci : « Cet accord stratégique [avec Haidan, ndlr] concrétise la vision à long teme des deux partenaires sur le développement et la croissance durable de Corum ».
Dès lors, la bonne vieille angoisse du « péril jaune » n’a pas tardé à pointer le bout de son nez, péril que les principaux intéressés n’ont pas manqué de dissiper. Elsa Berry, la franco-américaine responsable du pilotage de la transaction tempère : « L’actionnaire majoritaire du groupe chinois, Monsieur Kwok Lung Hon, a la volonté délibérée de rentrer dans le secteur du luxe et Corum correspond parfaitement par sa taille critique, son positionnement, son potentiel et par sa belle reconnaissance par la clientèle chinoise. »
Un précédent en 2011
Racheté pour la modique somme de 86 millions de francs (un peu plus de 69 millions d’euros), l’horloger chaux-de-fonnier Corum n’était pas le premier à se faire racheter par Haidan, qui avait déjà opéré une transaction sur la marque horlogère Eterna en 2011. Propriétaire du groupe américain Severin Wunderman depuis l’an 2000, la société Corum s’est rapidement retrouvée dans une période transitoire incertaine lors du décès de Severin en 2008 : « Depuis le décès de Severin Wunderman en 2008 s’ouvrait une grande période de transition pour Corum. J’ai très vite compris que la fondation n’était pas prête à investir sur le long terme dans un marque horlogère, que ce n’était pas sa vocation », explique Antonio Calce.
Le rapport de confiance établi entre les deux entités, les choses sérieuses peuvent commencer, avec l’ouverture prochaine de nouvelles boutiques annonées : « Un Chinois peut investir dans l’industrie horlogère en respectant les métiers, le Swiss Made, le management ».
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