À Paris, le pont des Arts est connu comme le pont des amoureux, qui y accrochent un cadenas marqué de leurs initiales afin de matérialiser le lien qui les unit. C’est aussi un monument classé historique, dont les nombreux cadenas font polémique.
Histoire du pont
Au coeur de Paris, le pont des Arts permet de traverser la Seine et de rejoindre la cour carrée du palais du Louvre (rive droite) depuis l’institut de France (rive gauche). Le pont actuel a été construit au début des années 80 et inauguré en 1984 par Jacques Chirac, alors maire de la ville. Le pont d’origine, construit entre 1801 et 1804, s’était en partie effondré en 1979.
Le premier pont métallique de Paris
Au début du 19ème siècle, le premier consul Napoélon Bonaparte fait construire une passerelle en fonte à l’actuel emplacement du pont des Arts. Il s’agit du premier pont métallique de la capitale. Ses ingénieurs, Louis-Alexandre de Cessart et Jacques Vincent de Lacroix Dillon, l’ont pensé comme un jardin suspendu. C’est pourquoi la passerelle, entièrement piétonne, était décorée d’arbustes et de fleurs, et aménagée de bancs. L’édifice doit son nom de “pont des Arts” au Louvre, appelé Palais des Arts sous le Premier Empire.
Une structure fragilisée
En 1977, le pont est fermé à la circulation en raison de sa fragilité. En effet, l’inspecteur général des Ponts et Chaussées avait constaté les séquelles laissées par les bombardements des deux guerres. Ces dernières se trouvaient accentuées suite à plusieurs collisions de bateaux dans les années 60. Deux ans plus tard, une nouvelle collision avec une barge cause l’effondrement de près de la moitié du pont. Ce qui en reste est alors démonté.
La reconstruction
L’actuelle passerelle a été construite de manière à respecter l’aspect de l’originale. Louis Arretche, l’architecte du projet, a cependant réduit le nombre des arches à 7, au lieu de 9. Ce changement permet un alignement sur les arches du pont Neuf, situé un peu plus haut sur le fleuve.
Les cadenas d’amour du pont des Arts
La vue offerte par le pont attire aujourd’hui de nombreux artistes et promeneurs. Depuis quelques années, ils viennent également admirer le spectacle de milliers de cadenas d’amour accrochés aux grilles du pont.
Une tradition pour les amoureux
Des couples du monde entier viennent sur le pont des Arts pour y accrocher un cadenas, symbole de leur engagement, avant d’en jeter la clé dans la Seine. Ces cadenas d’amour portent généralement les initiales de l’heureux couple, et la date à laquelle il a été accroché.
Lieu reconnu de pèlerinage romantique, le pont parisien n’est pas le seul édifice où de nombreux cadenas sont accrochés. Dans la capitale, la pratique s’est étendue à d’autres passerelles et notamment au pont de l’Archevêché. La vague des cadenas d’amour, qui semble être apparue dans les années 2000, a également touché le reste du globe : de Moscou à Venise en passant par Kiev, Vérone ou encore Bruxelles.
L’origine de cette pratique reste un mystère, même si certains l’attribuent à la littérature. En effet, le héros et l’héroïne du best-seller italien “J’ai envie de toi”, écrit par Frederico Moccia, accrochent un cadenas avec leur nom à un lampadaire du pont Milvio à Rome, avant d’en jeter la clé dans le Tibre. Le roman et son adaptation cinématographique sont sortis quelques mois avant que la mode des cadenas d’amours ne prennent l’Europe, et tout particulièrement Paris…
Au coeur de la polémique
Le poids de l’amour
La mode des cadenas d’amour a ses défenseurs et ses détracteurs. En effet, elle pose la question de la préservation du patrimoine et de la sécurité du pont. Une partie de la population associe cette mode à du vandalisme et dénonce la façon dont elle altère des monuments classés. Ainsi, les cadenas dénatureraient la beauté de notre patrimoine.
Le second argument avancé est un argument de poids : la somme de tous les cadenas se compte en tonnes, ce qui fragiliserait le pont et nuirait à la sécurité des passants. Argument appuyé par le fait que la mairie retire chaque année plusieurs balustrades dont le grillage a été arraché sous le poids des cadenas. Néanmoins, la mairie assure que le pont des Arts ne risque aucun effondrement, et que les dangers provoqués par des grillages fragilisés sont évités par une maintenance régulière.
Il y a quelques semaines, deux parisiennes d’adoption ont lancé une pétition en ligne afin d’inciter les élus parisiens à interdire la pose de cadenas sur les monuments. Elles arguent que la pratique, devenue un marché sur les bords de Seine, a perdu de son romantisme et ne fait que détruire le caractère historique des ponts parisiens concernés. Plus de 6000 personnes ont déjà signé la pétition “No Love Locks”.
Le poids de l’opinion publique
Pourtant, cette pétition a peu de chances d’aboutir tant les français sont attachés à l’image des cadenas d’amour. En témoignent les réactions provoquées par la photo d’employés municipaux retirant l’une des grilles du pont des Arts, et notamment sur les réseaux sociaux. Un simple tweet aura suffit pour alarmer les internautes, inquiets à l’idée que l’on retire ces preuves d’amour de l’ensemble du pont.
Jusqu’ici, la mairie de Paris a clairement démenti toutes les rumeurs concernant une éventuelle interdiction de la pose de cadenas d’amour. Mais la question se pose clairement, comme en témoigne un article sur le site de la mairie, qui évoque des possibles solutions au problème.
Le pont des Arts est un incontournable dans la ville de l’amour. Un monument à voir, qui possède une histoire en plus de la particularité d’accueillir des milliers de cadenas. Les intéressés ne devraient pas trop tarder à s’y rendre, car la probabilité que les cadenas soient un jour interdits reste d’actualité.
« J’ai envie de toi… » à Paris! par mairiedeparis
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