L’esprit pionnier de la marque Omega lui a permis d’atteindre la lune, de conquérir les profondeurs sous-marines et de chronométrer les évènements sportifs parmi les plus populaires. Retour sur une histoire spectaculaire…
Le fondateur : Louis Brandt (1825-1879)
Louis Brandt fonde en 1848 la manufacture Louis Brandt & Frères, un comptoir d’établissage à La Chaux-de-Fonds dans le canton de Neuchâtel. Ses premières créations portent alors son propre patronyme « Louis Brandt ». Il fabrique des montres de poche de précision, à clef, avec boîte en argent. Mais c’est réellement en 1879 que la fabrication industrielle « à l’américaine » démarre, grâce à l’action des deux fils du fondateur, Louis-Paul et César Brandt.
La pénurie de main-d’œuvre qualifiée, l’étroitesse des locaux disponibles ainsi que la concurrence locale obligent les deux frères à trouver de nouvelles implantations pour leurs projets d’expansion. Ce sera finalement à Bienne, dans le canton de Berne, qu’ils s’installent définitivement. L’endroit est en effet mieux situé sur le plan logistique, que ce soit pour le transport, la main d’œuvre ou encore la fourniture en énergies. Ils conçoivent alors peurs premiers modèles, selon des procédés réputés modernes : Jura, Patria, Helvetia, Celtic et Gurzelen.
Histoire de l’Omega et entrée dans le XXe siècle
L’histoire d’Omega s’écrit en 1984, lorsque l’entreprise inaugure le calibre Omega 19, construit par François Chevillat et mieux connu sous le nom de calibre « Omega ». L’idée est suggérée aux frères Brandt par leur banquier, Henry Rieckel. Le nom est déposé dès le 10 mars de la même année, tandis que le produit rencontre une approbation totale de la part de la profession, notamment pour ses caractéristiques techniques.
Une première récompense arrive en 1896 et l’Omega remporte une médaille d’or obtenue à l’Exposition nationale Suisse de Genève. L’entreprise deviendra, avant la fin du XIXe siècle, la plus grande horlogerie suisse, par l’entremise de 600 collaborateurs à même de produire 100 000 montres chaque année. La qualité de la production sera même reconnue par la Confédération suisse et au delà des frontières du pays.
Une succession réussie et premières réussites sportives
Les deux frères Brandt décèdent la même année en 1903. Un choc pour l’entreprise, rapidement reprise en main par leurs fils Gustave (20ans), Adrien (21ans) et Paul-Emile (23 ans). Ils endosseront respectivement les responsabilités liées aux domaines commercial, administratif, financier et responsable de la production. Paul-Emile Brandt se révèle particulièrement doué pour diriger les affaires et présidera à la destinée de l’entreprise durant près d’un demi siècle.
1909 est l’année des premiers records. La marque Omega signe alors son premier chronométrage sportif lors de la Coupe Gordon Bennett de Zurick (course d’aérostats). L’entreprise Omega n’aura de cesse de battre des records. C’est à partir de 1932 que la marque Omega est officiellement déclarée Chronométreur Officiel des Jeux Olympiques de Los Angeles, grâce à des chronographes et compteurs à rattrapante conçus par Lémania Lugrin, une entreprise spécialisée dans les complications de chronographes. C’est le début d’une longue histoire entre Omega et les Jeux Olympiques. Entre 1919 et 1971, la marque obtient un maximum de récompenses et devient la référence dans le domaine des avancées technologiques.
Le temps de la fusion et le développement commercial
La crise de 1929 encourage la création d’une holding qui va superviser les activités à la fois d’Omega et de Tissot au sein de la légendaire Société suisse pour l’industrie horlogère (SSIH). Omega et Tissot sont alors déjà liés par une convention d’intérêts. Grâce au partenariat engagé plus tard avec le fabricant de complications Lemania, des compétences supplémentaires sont octroyées à la SSIH, en particulier la fabrication des chronographes permettant de fait à Omega d’assurer le premier chronométrage des Jeux Olympiques à Los Angeles.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Omega devient le plus gros fournisseur de montres à destination de l’armée britannique : une commande de 110 000 montres sera passée jusqu’à la fin du conflit ! La fin de la guerre voit se vérifier un engouement international pour les montres Omega, qui a pour conséquence le choix d’Omega comme partenaire officiel de la Canadian Air Force, la Royal Australian Air force et bien d’autres.
Omega et le XXe siècle
Si La Grande Guerre permet l’essor des montres-bracelets, et la Seconde Guerre mondiale l’envolée des complications étanches, l’aventure Omega va beaucoup plus loin durant les années 1960. En effet, l’Omega Speedmaster Professional participe en 1968 au succès de l’Expédition Plaisted au pôle nord. Puis le 21 juillet 1969, Neil Armstrong pose le pied sur la lune équipé d’une Omega Speedmaster. Ce modèle accompagne notamment d’autres missions spatiales du programme Apollo, Gémini, Skylab et Shuttle en réussissant six alunissages avec une fiabilité totale.
La même année en 1969, cinq instruments horaires Omega (deux horloges GMT et trois chronographes) équipent les prototypes du supersonique Concorde. L’année suivante en 1970, l’opération Janus supervisée par le Commandant Cousteau se voit livrer une série de montres (des Seamaster 600) qui permirent aux explorateurs des fonds marins d’explorer les profondeurs du golfe d’Ajaccio. Un autre record emblématique rajoute du prestige à la marque en 1981 : le célèbre français Jacques Mayol, lors de son record de descente en apnée, est équipé d’une Omega Seamaster 120 m (calibre 1337).
Perfectionnement et entrée dans le XXIe siècle
La marque Omega se dote d’un musée en 1983. Situé à Bienne, l’établissement œuvre à la conservation des biens d’Omega pour « illustrer et perpétuer les points culminants historiques de la marque suisse ». Au total, ce sont pas moins de 4000 montres, mouvements, horloges, instruments, outils, photos, gravures, affiches, signes, récompenses et certificats. A partir de 1985, Nicolas Hayek, appuyé par un groupe d’investisseurs privés, rachète la holding et en prend la direction. La structure change de nom et devient la Société suisse de microélectronique et d’horlogerie (SMH). Cette société deviendra en 1998 The Swatch Group. Omega adopte dans la même période et de manière systématique l’échappement coaxial sur ses nouveaux modèles. Cette technologie figure comme une spécificité d’Omega à l’aube du XXIe siècle.
En 2003, la direction opérationnelle du groupe Swatch passe à Nick Hayek, fils de Nicolas Hayek. Omega poursuit en parallèle sa quête de tradition, qui a fait sa réputation autrefois. La marque produit ainsi en 2007 un calibre automatique entièrement élaboré en interne : le calibre automatique 8500, qui équipera des collections telles que De Ville : Hour Vision. Des ouvertures latérales permettent d’observer le mouvement latéralement, sans sacrifier à l’étanchéité.
Lors du salon Baselworld 2013, la « maison aux 1000 histoires » présente la Seamaster Planet Ocean 600M GMT, qui met en valeur le travail d’Omega en faveur de la protection de l’eco-système marin. A ne pas oublier non plus : le représentant le plus emblématique de la marque en la personne de James Bond, personnage fictif qui porta une superbe Speedmaster Pro diver 300 dans les films Golden Eye, Demain ne meurt jamais, Le monde ne suffit pas, Casino Royale et Quantum of Solace, propulsant Omega au rang d’icône dans l’univers du cinéma.