Fondée en 1980 par Carlo Crocco, la société Hublot se distingue par des conceptions originales et l’emploi de matériaux inédits, dès les premières années. Découvrez ou redécouvrez une histoire passionnante…
Le caoutchouc comme moyen d’expression
La combinaison du métal poli et brossé, alliée à l’utilisation inédite du caoutchouc ont permis à la manufacture de se tailler une solide réputation, notamment dans le domaine des complications sportives. La première montre Hublot est en or, avec une particularité historique dans l’histoire de la haute horlogerie : un bracelet noir en caoutchouc naturel. L’objectif affiché à l’époque était déjà de courtiser l’univers de la haute compétition sportive, avec une vision fraîche et décomplexée de la montre de luxe. Cette première édition propose des lignes épurées, un boîtier fait d’une combinaison de métal poli et brossé, ainsi qu’une petite touche caractéristique de la marque : douze petites vis en titane qui viennent sceller la lunette sur le boîtier, tel le hublot d’un bateau.
Pour Hublot, le choix du caoutchouc comme matériaux pour le bracelet correspond véritablement, à l’époque, une philosophie de conception et une approche de la montre de luxe à long terme. Depuis cette période, le design global des montres Hublot n’évoluera guère, poussé par le principe de “fusion” cher à la société.
Relève et code génétique d’Hublot
Pris par ses multiples activités humanitaires et professionnelles, Carlo Crocco (ci-contre) cherche l’homme providentiel pour lui succéder à la tête de l’activité Hublot. Ce sera Jean-Claude Biver, qui vient tout juste de quitter la société Omega en 2003. L’homme est alors reconnu pour avoir joué un rôle moteur dans le renouveau de l’industrie horlogère suisse haut de gamme, depuis les années 1980 jusqu’à aujourd’hui.
C’est donc à partir de mai 2004 que Jean-Claude Biver devient responsable de la direction et membre du conseil d’administration de Hublot. Il s’attache dès lors à s’emparer du code génétique d’Hublot : “Nous voulons amener dans l’horlogerie cette fusion entre les traditions et les techniques futures, entre les matériaux traditionnels et le high-tech. Notre mission est de créer une fusion dans l’horlogerie à travers les siècles.” Le pari de lancer une nouvelle collection en moins d’un an est tenu. Présenté durant le salon de la haute horlogerie Baselworld en 2005, le chronographe « Big Bang » s’évertue à illustrer parfaitement le concept de fusion de la marque.
La montre associe la céramique et la fibre de carbone, de la même manière que le minéral et le végétal étaient associés auparavant. La « Big Bang » est la première montre à reconnaissance latérale, assurée par un insert en résine composite qui forme une continuité esthétique avec le bracelet noir en caoutchouc naturel qui semble du même coup traverser la montre. Côté technique, le nouveau mouvement mécanique à remontage automatique Jaquet 8144 est visible au travers d’un fond transparent. Le succès critique est au rendez-vous, et les prix les plus prestigieux tombent quelques mois plus tard, à partir de novembre 2005. Le témoignage le plus emblématique de ce succès étant le prestigieux «Prix du Design 2005 » du « Grand Prix d’Horlogerie de la Ville de Genève ».
Acquisition par LVMH et consécration
L’année 2008 voit l’acquisition d’Hublot par LVMH, qui cherche alors à renforcer son pôle horlogerie-joaIllerie. En effet, le chiffre d’affaires d’Hublot a littéralement quadruplé durant cette période, passant de 25 millions à plus de 200 millions de francs suisses. En 2009, alors même que Jean-Claude Bivert (ci-contre) est élu « Homme de l’année 2009 », Hublot lance une nouvelle collection baptisée King Power. Considérée comme la relève de la collection « Big Bang », King Power apporte des évolutions complexes ainsi qu’une esthétique sobre et puissante, abritant un mouvement Chronographe Rattrapante Foudroyante.
L’année 2013 est l’occasion pour Hublot de briller à nouveau avec un partenariat prestigieux avec Ferrari. La manufacture bat en effet des records de réserve avec la MP-05 LaFerrari, véritable OVNI dans l’univers de la haute complication. Edité à 50 exemplaires, ce modèle contient
le plus important nombre de composants jamais vu dans une montre Hublot (637 composants en tout). Conforme à l’idée de fusion qui règne depuis toujours sur la manufacture, le credo d’Hublot se résume alors à « Ferrari fait des moteurs pour la route, nous faisons des moteurs pour le poignet.”
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