Depuis 1847, la maison Cartier associe le luxe à une clientèle d’élite grâce à des produits d’exception. La seule évocation du nom Cartier signifie tout cela à la fois, et bien plus encore !
La fondation à Paris et une histoire de famille
Louis-François Cartier fonde la maison Cartier en 1847, au 29 rue Montorgueil à Paris. Il reprend ainsi, à l’âge de 28 ans, l’atelier de bijouterie de son maître d’apprentissage Adolph Picard, ou il avait travaillé pendant plus de dix ans en tant qu’ouvrier joaillier. La marque Cartier est né des fruits de ce rachat de fonds. Les fondations emblématiques et prestigieuses de la maison prendront une nouvelle dimension lorsque Louis François déménage l’atelier boutique Place du Palais-Royal dans le premier arrondissement de Paris.
C’est alors un environnement de choix pour les boutiques d’objets de luxe et l’occasion pour Cartier de briller dans tous les sens du terme. Le Paris du Second Empire va en effet avoir une grande influence sur l’avenir de la maison. La princesse Mathilde, nièce de Napoléon Ier et cousine de l’Empereur Naopléon III, effectue alors ses premiers achats chez Cartier dès 1856. Cartier va alors profiter des bienfaits de la protection de l’Empereur, et part à l’assaut de la haute société parisienne et de la scène internationale. L’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, deviendra elle-même cliente de la marque, trois ans plus tard.
En 1874, Louis-François Alfred, fils de Louis-François Cartier, rejoint officiellement l’activité. L’entreprise adopte alors progressivement le nom de Alfred Cartier & Fils. Le catalogue s’enrichit dès lors de montres estampillées Cartier, des objets faits “pour la maison, la chaîne ou le poignet”. C’est à partir de 1877 que Louis-François Cartier confie les rennes de l’atelier à son fils Alfred. Il lui remet alors entre les mains les principes fondateurs du groupe, orientés vers la recherche de la “nouveauté”. Ces valeurs furent ensuite transmises par Alfred Cartier à ses trois fils : Pierre, Louis et Jacques.
Chacun d’entre eux va alors disposer d’une boutique, l’objectif étant pour Alfred de développer l’activité à l’internationale : tandis que Jacques s’installe à Londres en 1902 et Pierre à New-York dès 1909, Louis s’occupe de la maison parisienne, rue de la Paix. Pierre, réputé pour son sens commercial, connaît ainsi rapidement le succès notamment auprès du roi Edouard VII et de son entourage aristocratique.
La réussite internationale et la diversification
Les trois frères savent tirer profit de leurs différents voyages pour créer des œuvres d’art d’exception. On cite volontiers à ce titre la montre Santos en 1904, réputée culte grâce à un modèle bracelet inédit, à une période dominée largement par les pendules et autres horloges municipales. En 1917, la montre Tank, imaginée par Louis Cartier, devient le fer de lance de l’horlogerie contemporaine.
De nombreuses stars s’arrachent ce modèle, tel l’acteur Rudolph Valentino (ci-contre) qui exigea de pouvoir porter sa montre durant toutes les scènes du film Le Fils du Cheikh. La maison Cartier continue à s’attacher par la suite l’intérêt des grandes personnalités de l’époque, en offrant notamment en 1938 la plus petite montre-bracelet du monde à la princesse Elizabeth d’Angleterre.
La deuxième moitié du XXe siècle voit les intérêts de Cartier se développer en passant aux mains de Robert Hocq, un industriel qui diversifie le gamme de produits de la maison. L’entreprise acquiert alors au fil du temps une certaine forme de reconnaissance au sein de la haute joaillerie, grâce notamment à ses activités de mécénat, puis lors d’une importante rétrospective en 1997, à l’occasion des 150 ans de la marque.
Le groupe Richemont reprend alors l’activité en 1999, et associe ainsi le nom de Cartier à d’autres noms prestigieux comme Baume et Mercier et Vacheron Constantin. Les années 2000 marquent l’occasion pour Cartier de s’implanter durablement en Suisse, et de réediter la mythique Tank en 2002. Près de 160 ans après l’ouverture de la première boutique, la maison Cartier demeure leader dans le domaine de la joaillerie de haute qualité.
Partager la publication "Cartier : la fondation historique du luxe"