Le grand horloger suisse Ulysse Nardin, originaire du Locle, est parvenu à survivre à son fondateur, grâce notamment à une politique d’innovations qui se poursuit encore de nos jours…
Fondation de la marque et distinctions
Ulysse Nardin voit le jour le 22 janvier 1823 au Locle. Son père, Léonard Frédéric le prend en apprentissage puis c’est au tour de William Dubois, spécialiste en chronomètres de marine et en montres astronomiques, de prendre le relais. En 1846, Ulysse Nardin crée sa propre société au Locle à l’âge de 23 ans. Dans un premier temps, la clientèle peine à arriver et Ulysse Nardin ne trouvera qu’un seul acheteur pour sa collection, Lucien Dubois.
Ce qui change à jamais la donne, c’est l’acquisition d’une nouvelle technologie en 1860 : le régulateur astronomique de haute précision, conçu par Jacques-Frédéric Houriet. Ulysse Nardin va alors concentrer ses efforts sur la conception de chronomètres de poche d’une redoutable précision pour l’époque.
La jeune entreprise se distingue ensuite en 1862 dans la catégorie des montres compliquées et chronomètres de poche, à l’occasion de l’Exposition internationale de Londres. Ulysse Nardin y remporte The Prize Medal. La mort du fondateur en 1876, marque la fin d’une histoire mais la reprise des affaires se fait naturellement avec Paul-David, le fils d’Ulysse Nardin, alors âgé de 21 ans. Sous la direction de Paul-David, la maison axe son développement dans la fabrication quasi exclusive de chronomètres de marine de haute précision, ainsi que de montres ultraplates.
Par la suite, Ulysse Nardin poursuit sa quête des récompenses les plus prestigieuses, alors notamment en 1878, la médaille d’or à l’exposition universelle de Paris dans la catégorie des chronomètres de poche et de marine. A l’aube du XXe siècle, Ulysse Nardin fournit des chronomètres de marine aux marines impériales russe et japonaise. Par la suite, des chronographes de poignet sont élaborés à partir de 1912.
Le chronométrage sportif et la crise des années 1970
Ulysse Nardin lance en 1935 un chronographe de poche qui trouve un certain écho dans le domaine du chronométrage sportif. Il s’agit d’un chronographe de poche d’une extrême précision. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la manufacture se spécialise dans les montres à remontage automatique de haute précision ainsi que dans des modèles ultraplats. La société traverse la crise de l’horlogerie mécanique des années 1970 puis est rachetée en 1983 par un groupe d’investisseurs, Rolf W. Schnyder en tête.
Sous la direction de l’homme, Ulysse Nardin revient sur le terrain de l’innovation et réalise les premières montres-bracelets astronomiques. Les ingénieurs et horlogers de la manufacture redoublent d’ingéniosité et réalisent des complications remarquables dans ce qui constitue la désormais culte « Trilogie du temps ». Cette trilogie comprend l’Astrolabium Galileo Galilei, le Planetarium Copernicus et le Tellurium Johannes Kepler.
L’entrée dans le XXIe siècle
Les collections Ulysse Nardin s’enchaînent à un rythme effréné à partir des années 2000. La presse spécialisée est unanime sur la qualité des innovations produites, comme avec le GMT ± Perpetual ou l’échappement double Ulysse. Avec la fin de la décennie, la maison Ulysse Nardin introduit de nouveaux matériaux comme le silicium, au travers de la Sonata Silicium Limited Edition.
Le décès prématuré, le 14 avril 2011 de la figure historique Rolf Schnyder provoque la stupeur. Susanne Hurni, porte-parole et responsable médias d’Ulysse Nardin déclarera : « Avec la disparition de Rolf W. Schnyder, la branche horlogère perd l’un de ses plus grands visionnaires, et Ulysse Nardin un important moteur d’innovation pour l’entreprise. » Chai Schnyder reprend ensuite les affaires de son défunt mari. Elle donne l’occasion à Ulysse Nardin de concrétiser un vieux rêve, celui de confectionner une nouvelle ligne exclusivement pour femmes. Le calibre UN-310 correspond à cette volonté.